Je mets mes mégots à la poubelle
Un geste pour la planète et pour la sécurité de tous
Les conséquences de ce geste
Pour la planète
Parce qu’il est fabriqué dans une matière plastique, l’acétate de cellulose, et parce qu’il s’imprègne durant l’utilisation de la cigarette de nombreuses substances chimiques nocives, le filtre est un puissant polluant pour l’environnement.
Non seulement il lui faut 12 ans pour se décomposer, mais cette décomposition consiste en une altération de sa matière synthétique en micro- et nanoparticules de plastique : ces mêmes particules que l’on retrouve dans les mollusques et poissons pêchés dans nos mers et océans. Les mégots infusent littéralement dans les eaux de pluie, laissant s’échapper nicotine, métaux lourds et résidus de pesticides en quantités toxiques pour les écosystèmes.
Lorsqu’ils sont ramassés par tonnes lors des campagnes de nettoyage des plages et chaque jour par les services de voierie des villes, ils ont déjà contaminé leur environnement par leurs substances chimiques et par des particules de plastique. D’autres continuent leur chemin vers les égouts, les rivières et l’océan : ils sont 4,5 milliards chaque année à se disperser dans la nature. Un chiffre effarant, quand on sait qu’un mégot peut à lui seul polluer jusqu’à 500 litres d’eau.
Pour le risque incendie
L’habitude de jeter négligemment son mégot peut avoir des conséquences funestes, et encore plus directement observables : chaque année, les mégots mal éteints lors d’une promenade ou jetés depuis la fenêtre d’un véhicule sont responsables d’incendies majeurs partout sur la planète.
Certains fumeurs sont parfois dubitatifs face à cette vérité : en cause notamment, le fait qu’il faut souvent plusieurs heures avant qu’une première flamme ne se ravive à partir d’un mégot écrasé. De fait, depuis 10 ans, des centaines de feux de forêts en France sont imputés à des mégots et des milliers d’hectares sont ainsi partis en fumée.
Les sanctions possibles
Le jet d’un mégot au sol s’inscrit dans le cadre du dépôt et de l’abandon d’ordures : à ce titre, il est considéré comme un acte répréhensible et fait donc l’objet d’une sanction.
La version de l’article R633-6 du code pénal en vigueur depuis mars 2015 stipule que l’abandon d’ordures, de déchets, de matériaux et autres objets hors emplacements prévus par les autorités compétentes est puni de l’amende prévue pour les contraventions de 3e classe. L’amende forfaitaire d’une contravention de 3e classe est de 68 euros. Elle est minorée à 45 euros en cas de paiement sous 15 jours, et majorée à 180 euros en cas de paiement dans un délai supérieur à 45 jours. L’amende judiciaire maximale de la contravention de 3e classe peut aller jusqu’à 450 euros.
Un projet de décret a été annoncé courant 2020, qui vise à durcir les sanctions en matière de dépôt d’ordures et d’abandon de déchets. L’article R633-6 a été abrogé et l’amende encourue est désormais celle prévue pour les contraventions de 4e classe, soit 135 euros l’amende forfaitaire, 90 euros l’amende minorée, 375 euros l’amende majorée et jusqu’à 750 euros l’amende judiciaire maximale.